COVID-19

Alors que le droit à un logement décent est reconnu dans le droit international, des millions de personnes à travers le monde continuent de vivre sans abri ; problème d’autant plus important lors d’une pandémie puisqu’il favorise sa propagation.

C’est pourquoi Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU) a organisé une réunion en présence d’élus locaux et régionaux, afin de partager les expériences et les bonnes pratiques pour assurer à chacun un toit sous lequel dormir.

En raison de l’impératif de distanciation sociale, la réunion qui a eu lieu mercredi (1er avril) s’est déroulée virtuellement. L’événement en ligne a rassemblé 250 représentants de villes, régions, associations de collectivités et ONG venus du monde entier pour discuter des défis et des solutions permettant aux personnes de pouvoir rester chez soi en toute sécurité.

Empêcher les expulsions

Maimunah Mohd Sharif, directrice exécutive d’ONU-Habitat, a souligné l’importante responsabilité des villes à prendre les décisions nécessaires pour limiter la propagation du virus. Des maires d’Afrique, d’Europe et d’Amérique latine ont discuté des problèmes auxquels font face leurs villes et des solutions possibles.

Plusieurs villes, notamment Barcelone et Bogota, ont étendu la trêve hivernale ou adopté des moratoires visant à repousser les expulsions de locataires. Les communes peuvent également demander à des agences immobilières ou des ONG de mettre des locaux à la disposition des personnes vulnérables.

Le remboursement des dettes hypothécaires par les populations précaires doit être repoussé ou annulé afin de garantir à ces personnes une certaine stabilité financière. En effet, bien que le télétravail soit souvent une option pour les employés de bureau aux revenus plus élevés, ce n’est généralement pas le cas pour les personnes travaillant dans l’HORECA, la grande distribution ou encore le secteur du bâtiment.

Défis africains

Les villes africaines font face à des défis particuliers découlant des conditions locales. Des logements exiguës  abritant de nombreuses personnes favorisent la propagation du virus. Les visites dans les magasins d’alimentation sont régulières car nombreuses sont les personnes qui ne disposent pas de congélateur ou réfrigérateur.

Certains de ces problèmes peuvent être atténués par la collaboration. Par exemple, si des ONG peuvent fournir des matelas, les sans-abris, et en particulier les enfants des rues, pourraient se voir loger dans des entrepôts. Alors que les villes africaines peuvent rarement fournir une aide médicale à domicile, des organisations telles que la Croix-Rouge peuvent aussi apporter une aide précieuse.

Les crises sont souvent aussi des occasions pour élaborer des politiques novatrices qui, en plus de répondre aux problèmes immédiats, peuvent aussi initier des changements durables. Les participants ont souligné que s’il était possible de trouver des solutions pour fournir un logement aux populations vulnérables dans ce contexte de crise, celles-ci pourraient être maintenues à l’avenir, atténuant ainsi les inégalités. Comme le dit le proverbe : nécessité est mère d’invention.