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Journée des migrants - 04.01.2022

Les villes et l'immigration : changeons de regards
Malines, Belgique. Une femme d’âge moyen, habillée de couleurs claires, est assise dans une bibliothèque publique. On dirait que quelqu'un l'a interrompue pendant qu'elle lisait un livre, mais cela ne la dérange pas. Elle regarde droit devant elle et on sent immédiatement qu’il y a une histoire à raconter derrière ces chaleureux yeux bruns.

Il s'agit de Farida, une femme, mère de trois enfants, grand-mère de cinq. Elle est comptable, parle cinq langues, aime cuisiner et adore lire. Elle vit à Malines, mais a fui la Syrie il y a cinq ans déjà : elle est réfugiée. Cette photo, placée sur une fenêtre près de la bibliothèque publique de Malines, faisait partie de l'exposition « Les gens font la ville » et le parcours de Farida n'est qu’une des nombreuses histoires présentées par la série.
 
« Les gens font la ville » est un projet de storytelling qui traduit les histoires des résidents en contenus publics tels que de l’art de rue, des podcasts, des expositions, des images ou encore des textes. Tout cela contribue à construire un récit nuancé concernant l’impact des migrants et des réfugiés dans  leurs quartiers.

Les personnes concernées peuvent ainsi co-créer la manière dont elles sont représentées et ainsi former du liens avec leur communauté d’acceuil.  « Écouter une histoire est la première étape pour entrer en contact avec quelqu’un que vous ne connaissez pas », a expliqué Sara Lanoye, coordinatrice du projet. Le récit est un moyen puissant de renforcer la cohésion sociale en favorisant la compréhension mutuelle.

Lutter contre les rumeurs

Nous avons tendance à inventer des histoires sur les personnes que nous ne connaissons pas bien. Une histoire animée, « Ça a commencé par hasard... », tend un miroir aux personnes qui répandent des suppositions sur d’autres personnes sans vérifier les faits au préalable. Ces rumeurs peuvent se répandre comme une traînée de poudre et contribuer ainsi à l’exclusion et à la discrimination.

Cette vidéo d’animation a été réalisée pour les petits et les grands dans le cadre du projet « Antirumeurs » à Fuenlabrada en Espagne. Elle vise à sensibiliser le public à l’impact négatif des rumeurs. « Si nous ne stoppons pas les rumeurs, elles prennent des formes plus dangereuses, qui sont utilisées pour répandre la peur et la désinformation », a averti Juan Carlos Hernandez, représentant de la ville de Fuenlabrada.

Cette ville espagnole a connu une croissance démographique rapide due à la migration au cours des 40 dernières années. La municipalité a donc mis en place des programmes favorisant la participation et l’inclusion sociales, permettant à la ville de devenir multiculturelle.

Dans le cadre du projet « Antirumeurs », 25 villes luttent ensemble contre pour discréditer les fausses rumeurs par la collecte de données et la création d’un puissant réseau d’acteurs de la société civile. Ce projet est en cours depuis 2013 dans le cadre de l’initiative « Cités interculturelles » du Conseil de l'Europe.

Il faut une communauté pour changer le récit

De nos jours, les récits médiatiques ont tendance à être réactifs, liés à des événements ou des tragédies spécifiques. La migration est couverte de manière stéréotypée en utilisant des mots négatifs tels que vagues, crise ou invasion. Les histoires personnelles et les messages evoquant des émotions rendent mieux la complexité de la réalité humaine. C'est l’un des enseignements tirés de la campagne « Il faut une communauté ».

Cette campagne multi-niveaux partage des histoires réelles montrant comment les « migrants » sont des familles, nos amis, nos voisins ou encore nos collègues de travail qui enrichissent nos communautés locales. La campagne « Il faut une communauté » est le fruit d'une collaboration entre les gouvernements nationaux, les territoires, la société civile, le secteur privé et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

« Le niveau international tente de s'appuyer sur la richesse du niveau local », explique Sophie van Haasen, du Mécanisme des maires du FMMD. « Il est parfois difficile de s’engager auprès des gouvernements nationaux. Le problème est que les gouvernements nationaux ne disposent généralement pas de beaucoup de campagnes de communication favorisant l’inclusion et l’intégration des migrants. »

En Europe les migrants sont parfois dépeints comme une menace pour l’identité nationale et la prospérité économique. C’est même le discours politique prédominant dans certains pays. Néanmoins, au niveau local et régional, ce sont les collectivités qui prennent l’initiative avec des campagnes et des projets visant à promouvoir l’intégration et l’inclusion. Ces efforts donnent souvent de meilleurs résultats que les initiatives centralisées.

S'attaquer aux rumeurs et aux préjugés, permettre aux nouveaux arrivants de raconter leur histoire, favoriser un environnement dans lequel les habitants peuvent interagir avec les nouveaux arrivants et connaître leurs histoires : toutes ces actions peuvent changer les attitudes envers la migration. Toutefois, il nous faut encore mieux harmoniser les efforts des différents niveaux de gouvernement concernant l’immigration.
Ces projets ont été présentés et discutés lors d’un événement en ligne du CCRE organisé à l’occasion de la Journée internationale des migrants, intitulé « Comment les villes changent le récit sur la migration », co-organisé avec IncluCities et le Mécanisme des Maires du Forum mondial sur la migration et le développement (FMMD).

Regardez la discussion en ligne du 14 décembre.
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